Si du côté d’Avenir Suisse on se réjouit de constater que les pays innovants comme la Suisse ne perdent pas d’emplois consécutivement à la « robotisation », pour les associations et institutions investies dans le champ social on observe avec davantage d’inquiétude l’aliénation d’une frange de la population dans sa capacité à accomplir les tâches administratives et professionnelles nécessitant l’usage du numérique. Une aliénation qui peut être tout autant due à des facteurs liés à l’âge qu’à des problèmes linguistiques pour des personnes allophones ou à une forme d’illettrisme.
Dans un marché de l’emploi générant un important turn-over, l’employabilité des personnes ne possédant que peu de compétences numériques devient un facteur supplémentaire venant compromettre la réinsertion professionnelle des seniors, notamment.
Un sondage réalisé durant l’été 2020 par l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) auprès de leurs usagers a révélé qu’ils étaient tous propriétaires de smartphone (sauf chez les adultes non francophones 87%), une proportion qui chute très vite au niveau des ordinateurs et des connexions internet à la maison. Le smartphone est avant tout un objet pour être connecté au réseau d’amis et n’est pas un outil de bureautique. 50% des personnes interrogées n’ont pas les compétences de base pour les utiliser de manière autonome.
Il a été relevé également la pertinence de mutualiser les moyens de tout le secteur social pour former et mettre à niveau les connaissances informatiques des personnes précarisées. Si de nouvelles opportunités d’emploi s’offrent grâce au numérique, il est indispensable que tous puissent y postuler avec les mêmes armes. Il ne faut pas assister impuissant à la marginalisation et à l’éloignement durable du marché de l’emploi de toute une frange de la population.
Un concept de formation révolutionnaire, l’Ecole 42 de Lausanne, a été présenté lors de cette conférence. Une structure très souple, gratuite, permettant une formation de pointe en développement informatique basé sur des projets développés en équipe. Un modèle d’apprentissage présent désormais dans 20 pays. Un exposé d’autant plus intéressant qu’il révèle l’avenir de ce type de formation qui reposera sur un indispensable prérequis en informatique de bon niveau. Une raison supplémentaire de combler au plus vite les lacunes numériques des plus fragiles.
N’hésitez pas à visionner la vidéo de la conférence ici.