Synthèse et replay
Le fil conducteur de cette semaine était le lien entre la santé et le social. Quoi de mieux pour débuter ces journées que d’inviter des acteurs genevois qui œuvrent dans ces domaines avec franchise, expertise et dynamisme ? Ils ont témoigné de leurs activités, questionné nos croyances, proposé de nouvelles idées pour faire vivre cette relation entre l’aspect social et celui de la santé.
Le lundi 03 mai trois intervenants ont introduit les sujets suivants
- La démarche LivingLab au service de la santé et du social, avec Patrick Genoud, GenèveLab Etat de Genève
- Sommes-nous seuls responsables de notre santé mentale ? avec Anne-Marie Trabichet, directrice de Minds, promotion de la santé mentale Genève
- Etre une « Commune en santé »; partage de bonnes pratiques autour d’un projet de promotion de la santé mentale, avec Laurence Althaus, responsable de Pôle prévention et promotion de la santé à la Commune d’Onex
Cette table ronde était modérée par Yves Reymond, chef de service à l’Hospice général.
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Synthèse des conférences et de la table ronde, par François Wuarin
La semaine du MISO consacrée à la problématique de la Santé et du Social a débuté par une conférence-table ronde, le lundi 3 mai 2021, dont les objectifs ont été de présenter la complexité du sujet, l’impact du social sur la santé et inversement.
Il convient de rappeler que l’Hospice général suit 18’000 bénéficiaires dont 40% ont des soucis de santé tant physiques que psychiques, certains souffrant d’addiction. 11% des bénéficiaires cumulent des soucis physiques et psychiques. La complexité du sujet, ses enjeux et le nombre élevés des acteurs impliqués, dont en premier lieu les bénéficiaires, nécessitent une approche et des méthodes d’étude, de travail et de mises en œuvre de solutions qui s’efforcent d’embrasser cette complexité.
Le premier intervenant, Monsieur Patrick Genoud, de Genève Lab a présenté une approche innovante, englobant les défis de l’ère numérique. Le Living Lab fonde sa démarche sur cinq axes :
- une orientation usagers
- le recours à l’intelligence collective
- le prototypage et l’itération
- la création d’écosystèmes adaptés
- le recours à des méthodes adaptées.
Ces processus assurent la structuration, l’efficacité, la confiance et la légitimité du travail. Pour le conférencier, les clés de la réussite requièrent également empathie et savoir-faire (actions et expérimentations). Ce type d’approche s’applique à la sphère de la santé. Quelques exemples : belge (LicaLab – au service du patient et du médecin), valaisans (Living Lab Handicap / Senior-Lab.ch).
La seconde intervenante, Mme Anne-Marie Trabichet, Directrice de Minds Promotion de la santé mentale Genève a centré son exposé sur un volet bien précis du lien entre social et santé : sommes-nous seuls responsables de notre santé mentale ?
La définition de l’état de la santé mentale selon l’OMS est très large, elle va bien au-delà de la présence ou de l’absence de troubles psychiques. Elle est indissociable de la santé physique. Il ne s’agit pas d’une situation figée mais de la recherche permanente d’un équilibre. La santé psychique est aussi un tabou. L’intervenante s’est référée aux travaux de recherche qui déterminent la bi-dimensionnalité de cette santé psychique : sur l’axe x, la perception de la souffrance et sur l’axe y, l’indicateur santé. Ces définitions une fois posées, il convient de souligner que la dimension individuelle de la santé mentale n’est qu’un des 3 éléments essentiels, les 2 autres étant les conditions socio-économiques et les facteurs sociétaux. Ces 3 catégories sont à la fois des déterminants et/ou des conséquences.
L’association MINDS dans sa promotion de la santé psychique concentre son travail sur la malléabilité des facteurs susmentionnés. Pour illustration, l’accès au travail, le chômage, le niveau de rémunération, le niveau d’éducation, la migration contribuent aux inégalités face aux souffrances psychiques. MINDS parle d’action politique et communautaire. Il s’agit d’agir sur les facteurs de risques et de protection.
La troisième intervenante, Madame Laurence Althaus – responsable du pôle prévention et promotion de la santé de la commune d’Onex – a illustré au niveau d’une communauté, une action de sensibilisation et de prévention particulière ciblant la santé mentale de ses habitants, soit environ 20’000 personnes. Il s’agissait de s’extraire du paradigme de la responsabilité individuelle versus collective et d’agir sur les déterminants. Au regard de la pluralité des acteurs communaux, il s’agit de construire des environnements favorables qui inviteront la personne à faire les bons choix de vie.
La commune d’Onex et ses services communaux déploient plus de 47 activités favorables pour la santé. Il y a des projets et des actions dans plus de 6 domaines (logement, mobilité, loisirs, école, infrastructures, offres sportives, culture). Onex a collaboré avec MINDS entre 2019-2020 et a finalisé un « Guide des activités pour prendre soin de sa santé mentale à Onex », rédigé sous l’angle de la santé mentale, en présentant les activités et prestations de la commune. Il s’agit de promouvoir et mettre en avant les bons réflexes. Dans le cadre de cette démarche Onex a également obtenu le label « Commune en santé » délivré par Promotion santé suisse.