Open Geneva 2023 : le SocialUp participe

Open Geneva 2023

Découvrez tout le programme d’Open Geneva 2023

Le printemps est (presque) là et avec lui… Open Geneva, bien sûr, « Quoi d’autre ? » Ce festival de l’innovation ouverte du Grand Genève décadenasse ses portes du 16 au 26 mars 2023.​​​​​​​ Découvrez l’ensemble du programme ici.

Et pour découvrir le programme du SocialUp…

Membre fondateur d’Open Geneva, le SocialUp la plateforme de l’innovation sociale de l’Hospice général participe chaque année au festival. Cette année nous organisons cinq événements:

Découvrez le détail de notre programme et les liens pour vous inscrire sur notre section Evénements 2023.

SocialUp 2023, on vous attend !

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RTE, Etat de son avancement en Suisse – Table ronde

Table ronde du 1er juin 2022 – Le Revenu de Transition Ecologique en Suisse : état d’avancement

Et à Genève ?

MISO 2021, semaine de l’insertion sociale et professionnelle. Ce mardi 27 avril, Sophie Swaton nous présentait le concept de revenu de transition écologique (RTE). Depuis, un groupe de travail s’est constitué ; ce GT.RTE.Genève, multidisciplinaire, regroupe huit institutions et a pour objectif de mettre en oeuvre un RTE à Genève, en l’inscrivant dans le panorama économique, écologique, social et légal de notre canton.

Un gros travail a déjà mené par ce groupe mais… nous n’en disons pas plus pour l’instant, pas avant le 1er juin 2022 ! En effet, nous vous invitons ce jour-là à la table ronde organisée par la fondation Zoein, Le Revenu de Transition Ecologique en Suisse : état d’avancement.

Depuis la conception du dispositif RTE par Sophie Swaton en 2018, plusieurs expérimentations ont vu le jour. Dans un premier temps, quelques territoires pionniers en France ont commencé à réfléchir et à implémenter cet outil. C’est le cas de Grande-Synthela Haute Vallée de l’Aude, ou encore TERA en Nouvelle Aquitaine. En Suisse, le RTE a fait aussi son chemin. En 2020, deux postulats ont été défendus dans le Canton du Jura et dans le Canton de Vaud. En 2021, un projet pilote a été lancé dans le Canton de Vaud, ainsi qu'un groupe de travail dans le Canton de Genève, en partenariat avec les institutions responsables de l’insertion et d’autres partenaires du monde économique et social. La commune de Meyrin se lance également dans la création d’une coopérative de transition écologique, la COMETE. Un an plus tard, à quel stade en sont ces expérimentations ? Quelles particularités observe-t-on dans l’implémentation du RTE en Suisse, par rapport aux premières expérimentations en France ? Un événement en présence de Sophie Swaton, présidente-fondatrice de la Fondation Zoein.
Les orateurs de cette table ronde sont :
- Sabina Cervoni, représentante du groupe de travail RTE dans le Canton de Genève
- Céline Lafourcade, coordinatrice du groupe de travail dans le Canton de Vaud
- Un représentant de la Commune de Meyrin (coopérative de transition écologique COMETE)
- Jean-Christophe Lipovac, directeur de l'association Zoein France 

Intervention du GT.RTE.Genève

Sabina Cervoni, chargée de projet au Service d’insertion professionnelle de l’Hospice général et coordinatrice de la semaine sur l’insertion sociale et professionnelle au MISO 2021 vous présentera le GT.RTE.Genève. Envie de (re)découvrir ce concept et de rencontrer les membres du groupe ? L’inscription, gratuite, est indispensable, pour des questions d’organisation : https://bit.ly/39pghMi (vous serez redirigés sur sur helloasso)

Informations pratiques

Date : Mercredi 1er juin 2022 à 18h00

Lieu : à l’ESPACE, tier-lieu d’apres – 1, chemin du 23 août, 1205 Genève

Pour y accéder : Tram 14, arrêt Palladium ou : bus 1, arrêt Stand (puis 6 min à pied)

Cet événement est organisé dans le cadre du programme OFF des Assises européennes de la transition énergétique.

On vous attend !


Nous publierons sur cette news la synthèse de l’intervention du GT.RTE.Genève et des informations sur l’ensemble des interventions.

Pour aller plus loin sur la thématique en attendant, voici quelques liens :

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La transition numérique : risques ou opportunités pour l’emploi ?

Si du côté d’Avenir Suisse on se réjouit de constater que les pays innovants comme la Suisse ne perdent pas d’emplois consécutivement à la « robotisation », pour les associations et institutions investies dans le champ social on observe avec davantage d’inquiétude l’aliénation d’une frange de la population dans sa capacité à accomplir les tâches administratives et professionnelles nécessitant l’usage du numérique. Une aliénation qui peut être tout autant due à des facteurs liés à l’âge qu’à des problèmes linguistiques pour des personnes allophones ou à une forme d’illettrisme.

Dans un marché de l’emploi générant un important turn-over, l’employabilité des personnes ne possédant que peu de compétences numériques devient un facteur supplémentaire venant compromettre la réinsertion professionnelle des seniors, notamment.

Un sondage réalisé durant l’été 2020 par l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) auprès de leurs usagers a révélé qu’ils étaient tous propriétaires de smartphone (sauf chez les adultes non francophones 87%), une proportion qui chute très vite au niveau des ordinateurs et des connexions internet à la maison. Le smartphone est avant tout un objet pour être connecté au réseau d’amis et n’est pas un outil de bureautique. 50% des personnes interrogées n’ont pas les compétences de base pour les utiliser de manière autonome.

Il a été relevé également la pertinence de mutualiser les moyens de tout le secteur social pour former et mettre à niveau les connaissances informatiques des personnes précarisées. Si de nouvelles opportunités d’emploi s’offrent grâce au numérique, il est indispensable que tous puissent y postuler avec les mêmes armes. Il ne faut pas assister impuissant à la marginalisation et à l’éloignement durable du marché de l’emploi de toute une frange de la population.

Un concept de formation révolutionnaire, l’Ecole 42 de Lausanne, a été présenté lors de cette conférence. Une structure très souple, gratuite, permettant une formation de pointe en développement informatique basé sur des projets développés en équipe. Un modèle d’apprentissage présent désormais dans 20 pays. Un exposé d’autant plus intéressant qu’il révèle l’avenir de ce type de formation qui reposera sur un indispensable prérequis en informatique de bon niveau. Une raison supplémentaire de combler au plus vite les lacunes numériques des plus fragiles.

N’hésitez pas à visionner la vidéo de la conférence ici.

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Prix de l’innovation Hg 2021

L’édition 2021 a récompensé un travail de Bachelor réalisé par trois étudiantes de la HETS, Yasmina Bruccoleri, Elodie Mercedes Vasquez et Diana Negroni, dans une approche originale et parfaitement en phase avec le sujet traité. Intitulé « Mon smartphone et nous : comment l’utilisation du smartphone par les jeunes durant l’accueil libre influe-t-elle sur les interactions et le lien social ? », tant le contenu que le format choisi ont suscité un véritable coup de cœur parmi le jury.

Sybille Eigenheer, animatrice de la cérémonie de remise du prix de l’innovation Hg a relevé les points remarquables de ce projet, à savoir une immersion filmée dans le milieu d’accueil pour réaliser une série d’interviews avec la population concernée, dans une approche service design.

Ce projet aborde une thématique d’actualité qui questionne les professionnels sur leurs pratiques d’accompagnement social. L’appropriation par les professionnels de ces nouveaux modes de communication par les jeunes est d’autant plus marquée qu’ils souhaitent s’émanciper de la diabolisation, de la banalisation de ces supports omniprésents dans les interactions au quotidien et dans ce contexte en particulier.

Les trois étudiantes questionnent la notion du lien social quand le smartphone influe sur les différentes formes de présences et elles donnent la parole aux jeunes sur les besoins d’accompagnement dans une société qui évolue.

Un chèque d’un montant de CHF 1’000.- est décerné aux trois lauréates.

Visionnez le film ici

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Outils et dispositifs d’insertion

Les dispositifs d’insertion à Genève se sont développés en même temps que l’urgence d’apporter une solution aux personnes laissées en marge du marché du travail et de la prise en compte des nombreuses spécificités des personnes.

Ainsi, des structures d’accompagnement sont-elles nées pour répondre aux besoins des différentes catégories de personnes. Petit tour d’horizon non exhaustif.

L’OFPC

Dao Nguyen, directrice de la formation continue

Quelles sont les offres ?

a. la formation de base

On y aborde beaucoup de choses simples mais extrêmement invalidantes pour les personnes qui ne les maîtrisent pas : la lecture, l’écriture, le calcul, l’utilisation d’un PC. Ce sont souvent des proches ou des membres de la famille qui nous amènent des candidats, incapables de s’informer sur nos prestations. Le pas n’est pas facile à franchir pour ces candidats.

b. la formation professionnelle

Il s’agit ici des AFP et des CFC, soit à plein-temps soit en formule duale.

c. Qualifications +

C’est une offre de formation continue pour les personnes sans qualifications.

Le contrat de formation ne passe pas par la case du contrat d’apprentissage mais valide les acquis de l’expérience (VAE) en entreprise (5 ans) et s’achève par un examen. Le VAE ne s’applique qu’à 6 métiers pour l’instant à Genève.

d. chèque annuel de formation (CAF)

Le montant de CHF 750.- par année (avec cumul possible de 3 années d’un coup) ouvre les portes de plus de 1’600 cours.

e. reconnaissance de diplôme étranger

Pour les professions réglementées, la reconnaissance est obligatoire. Pour les professions non-réglementées, cela peut déboucher dans certains cas sur une attestation.

f. CAP Formations

Pour les jeunes de 15 à 25 ans non-scolarisés et sans diplôme du secondaire.

g. reconversion professionnelle grâce à une bourse

Il n’y a désormais plus de limite d’âge pour l’obtention d’une bourse.

Trois conditions à l’octroi d’une bourse dans le cadre d’une reconversion :

  1. Si les évolutions structurelles du marché le demande
  2. Si la conjoncture économique est défavorable
  3. Si c’est pour des raisons de santé et que l’AI n’entre pas en ligne de compte

Le montant peut s’élever jusqu’à CHF 40’000.-

Programme de préapprentissage d’intégration (PAI +)

Nadia Ourad, cheffe d’intégration pour le PAI+

Le PAI est un programme de la Confédération mis en place pour l’intégration des requérants d’asile ou des personnes admises à titre provisoire. A Genève, il est opérationnel depuis 2018 avec 60 places disponibles dans 11 domaines professionnels.

Le PAI+ a été élargi au niveau du public-cible et la durée prolongée jusqu’en 2023. Ce public-cible concerne des personnes issues de l’immigration en général (asile, Union Européenne, AELE) dans une classe d’âge entre 18 et 35 ans. La priorité est donnée aux personnes arrivées tardivement et sans diplôme d’enseignement secondaire II et sans titre reconnu.

Au niveau des places d’apprentissages disponibles nous avons à composer avec une offre sur Genève (1,7%) nettement inférieure à la moyenne Suisse (4,5%).

Les portes d’entrée dans le dispositif sont les partenaires du réseau (Hospice général, écoles, associations) qui nous fournissent leur dossier de candidature, qui seront analysés selon des critères de places disponibles.

Les niveaux de formation de la population étrangère se retrouvent aux deux extrêmes : soit très qualifiés soit sans formation. Le PAI+ s’adresse à ces derniers. On sait que l’obtention d’une formation permet de s’insérer dans le marché de l’emploi à plus de 80% dans l’année qui suit.

Fondation Qualife

Eric Etienne et Anne Guillet

La Fondation Qualife propose depuis 2014 un pôle insertion destiné au moins de 25 ans en rupture et

depuis 2016 un pôle des plus de 50 ans, passés par la case chômage et en quête de réinsertion sur le marché de l’emploi.

Les candidats de moins de 25 ans :

  • sans formation initiale et en difficultés d’apprentissage
  • besoin d’accompagnement soutenu
  • démarche volontaire
  • souhaite s’orienter vers la formation professionnelle

Les clés du succès :

  • prendre conscience de son parcours de vie (qu’est-ce qui a cloché ?)
  • expérimenter le monde professionnel
  • se réapproprier sa scolarité

L’offre pour les 50+ ans concerne des candidats :

  • de 50 à 64 ans, sans emploi ou en difficulté dans leur emploi
  • domiciliés dans le canton de Genève
  • inscrits dans une démarche volontaire et motivée
  • disponibles de suite pour une prise d’emploi
  • sans possibilité de soutien à la recherche d’emploi par une autre structure

Nous évaluons immédiatement la distance à l’emploi, la logique du parcours professionnel et proposons une approche sur mesure : valorisation des compétences et développement du réseau.

Nous mettons à disposition des outils concrets et évolutifs. Tous ces outils sont accessibles en open source par toute personne intéressée.

Nous proposons deux approches : le « Rapides conseils » est à disposition de toutes personnes souhaitant évaluer leur démarche de recherche d’emploi, la qualité de leur CV, etc. et « l’accompagnement intensif » qui concerne des candidats très motivés pour postuler et retrouver rapidement un emploi.

Une de nos initiatives originales consiste en des Café contact entre candidats et partenaires qui ont lieu 3 fois par an.

Nous suivons 110 jeunes de moins de 25 ans par an et 150 de plus de 50 ans.

La réunion se poursuit avec un exposé de Ricardo Andrade, conseiller en insertion professionnel à l’Hospice général qui a reçu le Prix Qualife au terme de sa formation et qui s’est plus précisément penché sur l’insertion des plus de 50 ans.

Vous pourrez suivre les présentations de différentes associations œuvrant dans la même filière : l’association 022 Familles (ex- Pro Juventute), Thrive, Découvrir et A la Vista en consultant la vidéo complète .

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Transition écologique : des acteurs de l’insertion partagent leur expérience

La transition écologique offre un potentiel pour l’insertion sociale; quelles pratiques concrètes actuellement à Genève ? Des entrepreneurs et acteurs sociaux présentent leurs démarches.

Synthèse de la conférence du 28 avril 2021 dans le cadre du MISO 2021 – semaine 2, Insertion sociale et professionnelle, ISEP, par Stéphane Herzog

La cuisine démocratique, avec Walter El Nagar et Rina Gjilani, Fondazione Mater

Pour le chef italo-égyptien Walter El Nagar, la cuisine gastronomique peut permettre de lutter contre la pauvreté. Le fondateur de l’association Mater a développé un modèle où le prix payé par un client finance des repas pour 10 personnes dans le besoin. C’est cette formule qu’il a utilisée dans son restaurant genevois Le Cinquième Jour où chaque samedi, la brigade cuisinait gratuitement pour des personnes défavorisées, réfugiés, adolescents en rupture. Walter El Nagar travaille au lancement d’un restaurant à Genève, le Refettorio. Ce lieu offrira des repas cinq jours par semaine.La démarche du chef est non seulement d’offrir des plats gastronomiques à des gens qui traversent des difficultés, mais aussi de créer un lieu de formation et d’intégration. En 2020, Mater a collaboré avec l’Armée du Salut et Serve the City. La fondation et des bénévoles ont préparé 200 repas par jour pour les structures d’accueil de la ville de Genève.

L’innovation au service de la durabilité avec Bernard Girod, entreprise Serbeco

Bernard Girod, patron historique du groupe Serbeco, a développé toute une série d’activités, qui vont d lavage industriel de gobelets consignés à la production de pellets à bois pour le chauffage. Pour cet entrepreneur, le développement durable est un business. L’insertion professionnelle s’insère dans une logique économique classique. Serbeco forme et engage des anciens détenus, des personnes issues de la migration et des chômeurs en fin droit. Les salaires sont basés sur les conventions collectives. Bernard Girod cite le cas d’une personne migrante embauchée chez Mobilitri SA. Elle a quitté son foyer d’accueil et vit en ville avec sa famille. Pour cet entrepreneur, le secteur public devrait favoriser ce travail d’intégration lorsqu’il attribue des mandats. Le prix du service ne devrait pas uniquement primer. Le facteur social doit faire partie des critères.  

Projet « Cantons zéro chômeur » avec Dominique Froidevaux, Caritas-Genève

Directeur de Caritas Genève, Dominique Froidevaux a abordé la question du chômage de longue durée, récusant au passage l’idée que le plein-emploi existe à Genève. Il a évoqué le travail mené par les antennes romandes de Caritas dans le cadre d’une opération nommée  «Cantons zéro chômeurs ». Les chômeurs de très longue durée sont plus de 10’000 en Suisse francophone. L’absence de perspectives les isole et s’avère destructrice pour eux. L’anlayse menée par Caritas débouche sur plusieurs conclusions. Parmi lesquelles le fait que :

  • Les personnes dites « inemployables » ne se voient pas comme telles ;
  • Leur potentiel doit être mis en valeur sur la base du savoir-faire ;
  • L’assignation à un travail n’est pas suffisante, elle nécessite un accompagnement ;
  • Une agence d’inclusion pourrait préparer l’accès à des postes.
Vélo et insertion, avec Yann Grand, GenèveRoule !

Yann Grand, le directeur de Genève Roule ! a évoqué les mutations de son service de prêt et de réparation dédié à l’insertion socio-professionnelle. L’association doit s’adapter au passage vers une économie du prêt et du self-service portée par des applications numériques. Le travail d’insertion nécessite l’intégration d’un nouveau vocabulaire. Les personnes au travail doivent par exemple apprendre à remplir des contrats. Genève Roule! joue accompagne les bénéficiaires avec des conseils sur la recherche d’emploi. Elle fournit une adresse e-mail aux personnes, leur apprend à scanner un document ou à se présenter dans une visio-conférence.

Non à l’Obsolescence programmée, avec Thomas Puttalaz, NoOPS

Thomas Puttalaz, président de l’association suisse NoOPS – pour non-obsolescence programmée – a évoqué la débauche d’énergie et de matière engagée dans la production de Smartphones. Le gaspillage provoqué par l’obsolescence programmée est énorme. Ce phénomène est large et concerne un ensemble de pratiques qui aboutissent au renouvellement régulier d’appareils connectés. Les Smartphones délaissés peuvent être mise à profit dans des circuits de recyclage. Les recycleurs doivent trouver des parades pour échapper aux systèmes «captifs» développés par les fabricants. Le tri et la récupération de pièces détachées est l’une de ces stratégies. NoOPS fournit ainsi l’association Réalise avec du matériel électronique.

N’hésitez pas à visionner la vidéo de la conférence ici

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L’expertise usagère : une expérimentation pour la reconnaître

Compte-rendu de l’exposé de Stéphane Rullac, professeur en innovation sociale dans le champ du travail social de la HETSL

L’expertise usagère s’intéresse à l’intégration, dans le cadre professionnel, de l’expérience acquise et du statut de sachant reconnus désormais chez les usagers d’un produit, d’une prestation, d’un service.

Il s’agit avant tout d’une méthode, une philosophie, une approche et une prise de conscience. On peut le comprendre aisément mais de là à la mettre en pratique, c’est plus complexe. D’où la nécessité de passer par l’expérimentation.

Qui sait et qui ne sait pas ?

La question de l’expertise est au cœur des démocraties pour distinguer ceux et celles qui savent des autres, des profanes, qui ne connaissent que leurs propres expériences. Le savoir octroie le pouvoir et cette discrimination s’observe à tous les échelons de la société.

De tous temps, prêtres et philosophes, puis scientifiques ont œuvrés, main dans la main, avec le pouvoir en place légitimant par le savoir les décisions prises.

Aujourd’hui, la tendance actuelle issue du design est de reconnaître un savoir issu de l’utilisation d’un objet, d’un dispositif ou d’une situation. Les usagers sont intégrés aux processus de recherche. Il s’agit d’une démocratisation des savoirs et c’est l’ultime avancée des sociétés modernes représentatives.

Qui sait et qui ne sait pas?

Les figures de l’expertise d’usage

  • L’expert·e est une personne choisie par un collectif, qui la reconnaît en son sein, pour ses connaissances éprouvées et qui est chargée de faire des examens, des constats ou une appréciation des faits.
  • L’expertise d’usage : regroupe les savoirs de l’expérience vécue, qui fonde ainsi une communauté d’usage. Cette expertise est large car elle intègre ceux et celles qui financent, contrôle ou côtoient les « bénéficiaires ». Ainsi je développe une expertise d’usage quand j’utilise les transports publics.
  • L’expertise usagère : ce sont les savoirs d’usage spécifiques issus de l’expérience vécue des bénéficiaires directs des institutions qui les intègrent en leur sein, dans la communauté d’usage des actrices et des acteurs de ce service. Ainsi je développe une expertise usagère quand je bénéficie d’un soin à l’hôpital.

Dans le travail social, le rapport qu’entretient l’usager avec la prestation est particulier en ceci qu’il est doublé d’un rapport aidant-aidé.

Question : Les personnes dans un rapport de dépendance à une entité œuvrant dans la santé ou le social pourraient être amenées à fournir des réponses pour satisfaire les attentes supposées de l’institution. Comment canaliser ce biais de désirabilité sociale ?

S.R. : Très bonne question qui nous amène au problème de la méthodologie. Une fois reconnu le bien-fondé de l’expertise usagère, comment l’intégrer dans l’équipe ? Un bénéficiaire de l’aide sociale sera placé en position de faiblesse au milieu de chercheurs ou de collaborateurs qui ont tous une légitimité du fait de leurs diplômes et de leur expérience. Le bénéficiaire, quant à lui, au sein de l’institution est presque « déresponsabilisé » du fait de sa dépendance. Une telle tentative de l’intégrer sans préparation serait vouée à l’échec.

Il faut reprendre le principe développé par ATD Quart-Monde. Selon eux, pour développer une expertise usagère, il faut d’abord réunir les experts d’usage entre eux et avec un accompagnement particulier. On les forme, on les conscientise, on les accompagne à faire valoir leurs idées.

Tout ceci a pour but de créer au préalable une identité pour chaque type de savoir. Ainsi le savoir d’usage vient se mêler aux autres savoir avec sa légitimité.

En tant que professionnels du social, nous avons une nouvelle compétence à mettre à notre crédit et à développer, c’est intégrer l’expertise usagère à nos dispositifs. Cela nécessite des formations, des compétences et des pratiques complémentaires.

Les figures de l’expertise d’usage

Un nouveau type d’expertise à intégrer aux délibérations professionnelles

Dans le champ professionnel, il y a une légitimité liée au savoir. Par exemple, en tant que travailleur social, lorsque l’on est en réunion avec un psychologue ou un psychiatre, on sait bien que leur savoir aura plus de portée sur les auditeurs que le nôtre. De même, en tant que professionnel, on sait bien que la parole d’un gamin, d’une personne sous curatelle, etc. aura moins d’importance que la nôtre.

L’enjeu fondamental est de développer une approche qui est transdisciplinaire, c’est-à-dire qui prend en compte les disciplines mais qui les dépasse, qui distingue les trois types de savoirs (scientifique, professionnel et d’usage) et articule ces trois types de savoirs dans des logiques transversales, délibératives, démocratiques, qui vont participer à définir les dispositifs. C’est une véritable rupture dans le fonctionnement des institutions et c’est notamment une prise de pouvoir des bénéficiaires et une perte de pouvoir pour les professionnels. C’est le prix à payer pour augmenter l’efficacité des dispositifs. Notre légitimité à faire de « l’efficace », va largement compenser la perte symbolique.

Grâce à ce triptyque, on a tous les savoirs concernés qui sont autour d’une table et c’est l’occasion inédite de faire le tour de toutes les questions.

Question : Dans le nouveau Programme d’étude cadre des travailleurs sociaux, comment intégrer cette approche ?

S.R. : Comme toute révolution, on ne peut pas imaginer que les dispositifs normaux et normés soient en avance. La norme instituée est toujours en retard sur la norme en train d’évoluer. Les logiques de délibérations participatives ne seront pas placées au cœur de la réforme. Par contre, les choses commencent à bouger. On m’a demandé de mettre en place un module d’approfondissement (MAP) pour les 3e année sur cette question. Au niveau du Master également, là où on forme les acteurs des changements institutionnels, cela sera inscrit au programme. Ils devront forcément intégrer cette dimension dont on ne peut plus se passer.

Question : Quelle est la différence avec le développement du pouvoir d’agir ?

S.R. : Il n’y a aucune différence. C’est une des modalités pour restaurer du pouvoir d’agir chez les personnes les plus fragiles et les plus concernées : les bénéficiaires. Naturellement, si ce dernier est intégré en tant que co-chercheur son pouvoir d’agir sera démultiplié car il pourra même agir sur le dispositif qui l’accompagne et qui le contraint aussi. C’est également un DPA pour les collaborateurs. Lors de séminaires de travail, les professionnels disent en général « on a l’impression qu’une fenêtre s’est ouverte ».

L’institution roule pour elle-même, c’est un phénomène naturel, mais à l’interne il faut s’approprier les nouvelles approches qui génèrent du DPA pour tous. Ça remet tout le monde sur du pragmatique, ça remet tout le monde sur des projets.

Un nouveau type d’expertise à intégrer aux délibérations professionnelles

Une nouvelle éthique de la collaboration

2 concepts-clé :

  • La collaboration : C’est la participation à la vie sociale, de même que la capacité de décider et d’agir, nécessaires à l’accomplissement social de toutes les personnes, obligent à impliquer et faire participer autrement les usagers dans tout ce qui les concerne. C’est une logique de rupture puisque toutes les paroles ont la même importance.

(En passant, je dois reconnaître que l’Hospice général, en plaçant le service design au cœur de son fonctionnement est à ma connaissance, et j’en connais beaucoup dans plusieurs pays, la seule institution qui utilise de manière pérenne l’expertise usagère dans ses pratiques.)

  • L’empowerment : C’est le processus par lequel l’individu prend le contrôle de sa propre vie, apprend à faire ses propres choix, participe aux décisions le concernant, soit un processus d’autonomisation tout en s’armant mieux pour savoir apporter sa contribution à la collectivité.

Question. Aux USA les organisations de communautés d’usagers sont financées par des privées, ce qui leur permet de challenger les institutions. A Genève, on a de la peine à définir notre posture face à des autorités représentant également nos employeurs, ce qui réduit notre marge de manœuvre…

S.R. : Vous avez parfaitement raison. Ici, la communauté c’est presque un vilain mot, une opposition à l’intérêt collectif. Si la communauté marchait chez nous, on l’utiliserait. Ce n’est pas le cas. Il faut bien trouver une autre stratégie.

C’est plutôt l’intérêt collectif qui est défini par des communautés d’experts que l’on peut utiliser. Dans cette stratégie, la logique scientifique est le moteur. Ensuite il faut trouver les méthodes qui vont avec et c’est une autre manière d’instaurer du conflit qui soit acceptable et accepté.

Il faut travailler avec les valeurs qui fonctionnent, il faut faire avec ce qui est acceptable. Et ce qui est acceptable aujourd’hui, c’est l’expertise. Donc il faut faire monter en expertise les bénéficiaires.

Il faut créer des dispositifs collectifs qui permettent d’instaurer un conflit qui se règle par la mobilisation des savoirs autour de l’usage de quelque chose en commun. Donc, ce qui vient à la fin mettre tout le monde d’accord, c’est l’évaluation de l’efficacité grâce à des impacts sociaux.

L’objectif est de donner la parole aux plus démunis, c’est d’instaurer des conflits entre la norme et la déviance, c’est de faire en sorte que le travailleur social arrive à gérer cette forme de lutte intrinsèque à notre société sans se faire broyer par le système ni à tomber dans l’un ou l’autre camp, car après, on ne peut plus réunir les camps.

Une nouvelle éthique de la collaboration

Vous pouvez visionner l’intégralité de la vidéo ici

Stéphane Rullac peut être contacté à stephane.rullac@hetsl.ch

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Compétences émotionnelles : une ressource pour le pouvoir d’agir

Les émotions une compétence pour le pouvoir d'agir

Emotions : vulnérabilité ?

Souvent redoutées, ressenties comme des vulnérabilités, les émotions sont au contraire des ressources fondamentales pour développer et ancrer notre pouvoir d’agir. Que sont les Compétences émotionnelles ? En quoi peuvent-elles être utiles dans l’activité professionnelle ? Comment « ré »-agir tout en se préservant de l’épuisement ? Cette « Conférence participative » menée le 10 mai 2021 par Donald Glowinski dans le cadre du MISO a permis de se sensibiliser au rôle des émotions dans le cadre professionnel en les considérant comme des compétences spécifiques. Cette rencontre constituait également le 3ème volet de la formation « Vos compétences émotionnelles : une ressource pour agir en situation professionnelle ! » un cursus dirigé par Donald Glowinski à l’Université de Genève. La vidéo de cet événement est en ligne sur notre chaîne Youtube : socialup.geneve

Compte-rendu de la conférence-action du 10 mai 2021

« Emotions et vulnérabilités : comment agir ? »

Au moment où la vague de la crise sanitaire semble refluer, les personnes actives dans le champ du travail social font face à plusieurs défis. Les émotions sont toujours là. Les ajustements mis en place pour faire face au confinement ne tiennent plus. Les grands projets doivent être réexaminés et les situations difficiles d’avant la crise n’ont pas disparu. En résumé, les équipes et les directions doivent désormais aborder les problèmes spécifiques et nouveaux qui ont été générés par la crise sanitaire.

C’est là que peut intervenir utilement le Développement du pouvoir d’agir (DPA). Durant ce séminaire, Donald Glowinski, le directeur du programme «Compétences émotionnelles en situation professionnelle» à l’Université de Genève, a rappelé les grandes étapes du DPA, un processus d’analyse et d’action qui passe notamment par la mise en place d’un langage commun. Cette démarche globale, DPA PC, pour Développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités a d’ailleurs été le thème de la dernière semaine du MISO 2021.

A la source, l’émotion est décrite comme un signal qui habite et guide n’importe quelle décision. Elle constitue un stimulus qui apporte une information. Elle fonctionne comme une antenne- Problème, dans le travail social notamment, l’expression des émotions est souvent inhibée.

Organiser un processus pour accompagner les debriefings

Bonne nouvelle : le DPA s’apprend. Il met en œuvre des compétences, dont notamment la régulation et la gestion des émotions. Il est possible de s’y former. L’analyse des émotions et leur verbalisation est au cœur du DPA. Mais le pouvoir d’agir nécessite d’être organisé et structuré. Dès lors qu’un debriefing a lieu, celui-ci devrait intégrer un relai avec le travail lui-même. Les périodes de confinement ont augmenté le stress et l’isolation des travailleuse et travailleurs du social. Un flou temporel s’est installé. Le travail de DPA doit permettre aux individus de se projeter dans l’avenir à partir d’un ancrage commun. Il nécessite l’identification des facteurs de stress et de l’hyperactivité déclenchée ou renforcée par la crise. Les équipes sont amenées à répertorier les ressources disponibles. Cet effort de reprise en main doit donc s’intégrer dans une stratégie globale de l’entreprise.

Une période de post-crise demande également un temps consacré à la récupération. Ce souffle offert aux collaborateurs doit être organisé. La mise en parole des ressentis doit également permettre de mettre en lumière d’éventuelles frustrations liées à l’engagement inégal des uns et des autres durant la crise. Les stratégies d’adaptation au confinement peuvent utilement être discutées. En effet, la gestion du temps et des modes de travail ont été bouleversés. Idem pour le rapport aux usagères et usagers. Les ressentis ont aussi divergé. Certains ont pu tirer bénéfice du calme offert pour travailler. Des sentiments d’abattement, de lassitude ou d’apathie ont envahi certaines personnes. En outre, la mobilisation des travailleurs alors que le labeur à distance continue représente un véritable défi. 

La nécessité de « regarder sous le tapis« 

La retour progressif vers une certaine normalité doit également être l’occasion de regarder «sous le tapis». En effet, la crise a balayé la poussière mais sans la faire disparaître. Ainsi, des questions récurrentes, comme par exemple celles liées à la pression du reporting dans le travail social ou aux injonctions paradoxales, doivent être prises en compte. La hiérarchie peut être interpellée par les équipes. Elles peuvent par exemple aborder des  questions qui ont trait à la délégation de certaines tâches.

Des pistes pour favoriser le pouvoir d’agir

Le séminaire du 10 mai mené par Donald Glowinski a permis aux participants de dégager eux-mêmes des pistes favorables pour le DPA. Parmi elles :

  • La mise en place d’objectifs communs ;
  • La création d’une «météo de l’humeur », avant et après certaines séances de travail ;
  • La configuration d’espaces d’accueil et de réflexion ;
  • L’organisation de moments informels entre collègues pour renforcer la cohésion d’équipe ;
  • La formation du management aux compétences émotionnelles ;
  • La formation des cadres à l’écoute et à la facilitation de l’expression des émotions ;
  • La mise en place d’espaces de discussion avec les usagers, pour pallier la déconnexion forcée par le confinement ;
  • L’instauration d’un climat de travail sécurisé, qui permette un accueil inconditionnel des émotions, sans jugement ;
  • Le développement du «defusing », qui vise à apporter une aide d’urgence face  des blessures psychiques ; 
  • La permission donnée aux travailleurs de s’isoler un moment, de dire non et donc de se protéger quand le besoin s’en fait sentir.
  • La mise en place d’une gestion flexible du télétravail, qui favorise une gestion des horaires basées sur la confiance.

Stéphane Herzog


Pour visionner la conférence-atelier sur notre chaîne Youtube socialup.geneve : https://youtu.be/jXEMRhDYzIQ

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DPA des personnes et des collectivités. Une approche concrète, créative et optimiste

Le Développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités (DPA-PC) élaboré par Yann Le Bossé à l’Université Laval de Québec est présenté ici, dans le cadre du MISO, par Eric Porcher qui fut de ses assistants et par Sophie Guadagnini, du laboratoire d’innovation sociale (LYS). En cinq petites capsules vidéo, tout savoir sur l’approche du DPA-PC dans le cadre du travail social. Très intéressant.

Introduction et empowerment

En Suisse, la notion d’empowerment est apparue dans le champ des pratiques sociales dans les années 80. En 1987, Julian Rappaport définit l’empowerment comme la possibilité pour les personnes de mieux contrôler leur vie et cette définition « fédératrice mais vague » a fait le buzz parmi les travailleurs sociaux. Il s’agissait plutôt d’un projet que d’un contexte rigoureux et il a servi à valider des pratiques déjà existantes plutôt que d’en susciter de nouvelles. Dans les années 90, des chercheurs canadiens ont repris le concept pour le questionner.

Ils ont défini le pouvoir d’agir en tant que notion plus circonscrite que l’empowerment. Notamment parce qu’elle exclut le recours à des grilles d’analyse psychologiques et sociologiques pour expliquer les phénomènes sociaux. Le DPA se caractérise par la critique des pratiques politiques et sociales qui peuvent conduire à des effets négatifs pour les personnes aidées. Le DPA se distingue du seul pouvoir d’influence et de domination tel qu’il est défini dans l’empowerment.

Introduction et Empowerment

Posture professionnelle

La posture professionnelle propre au DPA-PC est d’abord d’offrir un lieu de rencontre entre le vécu de la personne, ses croyances, son parcours, ses valeurs, son métier, sa fonction, comment la personne perçoit son rôle au sein de l’institution à laquelle elle appartient et le cadre institutionnel fait de normes et d’un prescrit. Tout cela s’exerce dans un contexte professionnel donné.

La posture professionnelle nous dit beaucoup sur la façon dont on regarde la personne aidée, de notre représentation de l’aide à apporter, comment on qualifie cette personne. Le regard que je porte sur elle la ramène à la manière dont je la considère dans la relation qui va se construire. Est-elle un objet, un sujet, un partenaire?

Posture professionnelle

Cadre d’analyse

Le DPA-PC est une approche et non une méthode. Elle doit agir par-rapport à une situation donnée, selon un cadre d’analyse basé sur quatre questions:

1°/ Qui veut changer quoi? Pourquoi? Pour qui? 2°/ Qu’en pensent les personnes concernées? 3°/ Qu’est-ce qui peut être tenté ici et maintenant? 4°/ Qu’est-ce qui a été tenté et quels enseignements on en tire?

Cadre d’analyse

Focus sur la personne accompagnée

Paul Ricoeur a dit que « la souffrance est la diminution ou la destruction de la capacité d’agir, de pouvoir faire, qui est ressentie comme une atteinte à l’intégrité ». Si je me crois incapable, je me comporte comme une personne incapable et je perds non seulement ma capacité d’agir, mais aussi de me raconter, de me reconnaître, d’être responsable de mes actes.

Il est nécessaire de recréer le mouvement pour réaliser que ce que l’on fait est important pour soi et non pas ce qui est important pour l’autre, le professionnel par exemple. Selon des études, le travail social comporte de nombreux biais dont je n’en citerai que quatre:

  1. L’infantilisation: le collaborateur social est l’expert et l’usager dépourvu de compétences.
  2. La stigmatisation: elle appréhende les personnes uniquement sous l’angle de leur difficulté (les jeunes en rupture, les victimes de violences) et ne font exister ces personnes uniquement à travers l’étiquette qu’on leur colle.
  3. La victimisation: c’est le fait de blâmer la personne de la difficulté qu’elle rencontre. Il s’agit d’une double peine: victime de sa situation et de la relation d’aide où elle est également mise à mal
  4. L’hyperdéterminisme: les professionnels à force d’être confrontés à des situations similaires ont tendance à ne plus accorder à la personne un potentiel de changement.
Focus sur la personne accompagnée

Processus de changement et conclusions

L’approche DPA-PC vise à un affranchissement de la personne par-rapport à sa situation. C’est à dire que l’objectif à atteindre réside dans le fait que la personne arrive à la conclusion que la situation n’est plus un problème, plutôt que de chercher à ce qu’elle s’adapte à la situation.

Processus de changement et Conclusions

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Revenu de transition écologique (RTE) : mode d’emploi !

Compte-rendu de la conférence de Sophie Swaton du 27 avril 2021

Le temps presse. L’environnement de la terre se dégrade dangereusement et les inégalités vont croissantes. Quel modèle adopter, qui placerait résolument le bien-être de l’humain au centre ? Lors de ce séminaire, suivi de 3 trois ateliers de réflexion, Sophie Swaton, philosophe, économiste et enseignante-chercheuse à l’Université de Lausanne, a présenté le concept de revenu de transition écologique (RTE).

Celui-ci propose une alternative au développement durable, qui aurait échoué et sur l’environnement et sur la réduction des inégalités. Le RTE remplacerait les cycles de production par le recyclage. Il se présente comme un outil mis à disposition des politiques pour accélérer la transition écologique. Ce mouvement aura lieu grâce à la création d’emplois dotés d’un impact environnemental positif.

Les métiers écologiques, propulsés par des coopératives de transition, créeront des revenus. Ils seront générés de façon aidée et leur terreau sera celui de la mise en réseau des savoirs et leur mutualisation. Le RTE valorisera des travaux liés au « care ». Il mettra en avant des actions à forte valeur ajoutée au sens social et écologique du terme, comme la création de ruches urbaines, la permaculture ou encore des ateliers de réparation de vélos. Tout cela, sans mettre en danger les mécanismes de l’aide sociale.

La feuille de route du RTE exige un travail d’identification des futurs métiers verts. L’exercice doit tenir compte du fait que des filières du domaine de l’économie solidaire, par exemple dans le recyclage informatique ou la revalorisation de textiles, sont menacées par un marché qui s’effondre, a souligné l’un des 70 participants à ce séminaire. La RTE nécessite des investissements, mais à terme la création d’emplois verts et sociaux, donc d’un nouveau domaine économique, coûtera moins cher que le chômage, estime la créatrice de la fondation Zoein. Sophie Swaton insiste sur le fait que le RTE n’exclut pas du tout les entreprises. En créant une avant-garde et en innovant socialement, ce système les poussera à embaucher et à intégrer un nouveau savoir-faire éco-social.

Stéphane Herzog


Pour visionner la conférence sur notre chaîne Youtube socialup.geneve : https://youtu.be/2_J3HAhmc9k
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BIS et Qeli : nouvelles approches, nouveaux outils

MISO- Conférence du 26 avril 2021

Deux nouveaux dispositifs d’informations sociales ont vu le jour dans un intervalle de quelques mois à Genève avec l’objectif affiché de lutter contre le non-recours : le BIS et le Qeli.

Le bureau d’information sociale (BIS) a été lancé en réponse à la crise du Covid mais fait aussi écho à un problème préoccupant tout le secteur du social, à savoir le non-recours. La crise que nous traversons a sans doute été l’accélérateur. D’abord présent dans les files d’attente des personnes venant chercher des colis de nourriture aux Vernets, c’était avant tout alors un dispositif d’accompagnement sanitaire (santé-social).

Rapidement les principaux acteurs du social se sont organisés pour œuvrer ensemble et proposer un guichet unique, anonyme et gratuit d’informations sociales, le BIS. Y sont présents les intervenants les plus pertinents pour apporter une aide dans ce contexte de crise, à savoir, des travailleurs sociaux communaux, des assistants sociaux de l’Hospice général, des représentants du CAPAS, de la Fondation genevoise de désendettement, de l’ASLOCA, une psychologue de l’AGPsy, etc.

Le BIS ne se contente pas d’informer et d’orienter les personnes, mais a à sa disposition les connexions pour ouvrir des dossiers d’aide, entamer des démarches sur place ou prendre rendez-vous.

Cette formule pluri-acteurs, au moment de tirer un bilan intermédiaire, démontre pleinement son utilité. Les collaborateurs présents au BIS ont pu mesurer la méconnaissance totale du réseau social genevois, pourtant si dense, auprès des personnes se présentant au guichet.

L’expérience est très concluante. En juin se jouera son avenir. Quel sera-t-il ?

Le Questionnaire d’éligibilité (Qeli)

Un nouvel outil apparu en début d’année invite les citoyens via un site en ligne à évaluer s’ils sont éligibles à l’aide sociale, en fonction de leur situation financière. L’objectif recherché : permettre aux personnes en situation de précarité de le reconnaître eux-mêmes et de savoir qu’ils peuvent bénéficier d’une aide, s’ils le souhaitent.

Mais laissons Vincent Mayer, initiateur du projet nous expliquer la genèse de la démarche. Très intéressant.

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Engager le dialogue à travers les jeux: l’expérience de Point jeunes

Trois éducatrices du centre d’information et de prévention de Point jeunes, Monique Pascal, Natna Kebede et Line-Marie Notter, ont fait la présentation des jeux interactifs qu’elles ont mis sur pied pour entamer un dialogue avec des jeunes approchant à la majorité ou pour de jeunes adultes.

L’objectif premier de ces jeux consiste à fournir des informations utiles, véhiculées par un support ludique et qui se pratique en groupes. Ainsi, tous les comportements sont observés chez les jeunes, de l’envie de gagner seul à la collaboration et l’entraide.

Ces différents jeux sont présentés et animés dans plusieurs structures, sur invitation, et en présence des encadrants afin qu’ils puissent prendre le relai par la suite.

Les jeux sont conçus pour informer, pour évoquer les points de vigilance, mais également pour signaler les domaines dans lesquels les éducatrices de Point jeunes pourront intervenir le moment venu, lorsque l’un ou l’autre aura besoin de soutien. La prise de contact dans un climat décontracté et ludique est également extrêmement importante pour assurer un climat de confiance.

Quatre jeux différents sont utilisés selon les publics-cible.

  • Un jeu de plateau inspiré des contraintes et des bénéfices propres au Monopoly mais où l’avancement dans le jeu n’est validé que par de bonnes réponses aux questions
  • Un jeu d’argent qui met en scène les principales difficultés du rapport à l’argent, les aides financières possibles, la gestion du budget, etc.
  • Un quiz abordant les principaux volets de son autonomie (travail, budget, santé, etc.)
  • Un jeu de photos langage destiné prioritairement à un public moins à l’aise avec le français.

Exemple de jeu : le photo langage

Si vous êtes intéressés: pointjeunes@hospicegeneral.ch

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Comment envisager le futur de notre société ? La Prospective : une démarche méconnue du social, pourtant essentielle

MISO du 19 avril 2021- Conférence donnée Par Thomas Gauthier, Professeur à emlyon business school, conseiller scientifique à Futuribles International, co-fondateur de l’Ateliers des futurs.

Compte-rendu François Chamorel

Pour la prospective, l’avenir est un outil pour lequel on construit des scénarios pour questionner le présent. Plus les questions seront inédites, plus les réflexions seront pertinentes.

Un peu d’histoire

La prospective a pris de l’ampleur avec les débuts de la guerre froide, lorsque les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki ont fait prendre conscience à l’humanité qu’elle possédait ses propres déterminismes, son propre pouvoir d’autodestruction. Il s’agissait alors d’envisager le pire et de l’anticiper.

Dans les années 50, par exemple, l’US Air Force a fait appel à un spécialiste pour penser l’impensable, imaginer les scénarios d’une utilisation des armes nucléaires.

Lors de la Chute du Mur, devant le libéralisme triomphant, Thatcher a déclaré : « Il n’y a pas d’alternative. », sous-entendu il n’y a plus d’opposition idéologique, il n’y a plus d’Histoire.

Le retour de la prospective

Le dérèglement climatique observé depuis une cinquantaine d’années et devenu maintenant très prégnant a remis la prospective en avant, car les incertitudes se sont multipliées. Aménagement du territoire, stratégies commerciales, tout le monde est concerné.

Des acteurs puissants de la planète sentent le vent commencer à tourner. Mark Carney, ancien gouverneur de la banque d’Angleterre, estime que la tragédie du dérèglement climatique s’inscrit dans une temporalité qui n’a rien à voir avec celle de notre développement socio-économique. Larry Fink, patron de BlackRock, un des plus puissants fonds d’investissement, a annoncé via sa newsletter aux grands entrepreneurs, qu’il ne placerait plus un centime dans les entreprises qui ne feraient pas preuve de résilience (en gestion d’entreprise, la résilience organisationnelle est la capacité à se réorienter en fonction d’éléments catastrophiques).

La prospective prépare à des scénarios très contrastés et sans précédents jusqu’à aujourd’hui. Les entreprises et les pouvoirs publics doivent anticiper les risques et les opportunités de la transition qui se présente. C’est une prospective au service de l’imagination au bénéfice des collectivités.

A qui s’adresse la prospective ?

Tout autant aux collectivités territoriales, aux entreprises ou aux associations. Genève 2050 en est un exemple tout proche. Cette démarche initiée en 2017 poursuit une réflexion collective et inclusive autour des futurs possibles et souhaitables pour Genève.

Comment engager une démarche de prospective ?

  • Organisation apprenante
  • Environnement transactionnel ou direct : clients, fournisseurs, concurrents, investisseurs, régulateurs
  • Environnement contextuel ou général : politique nationale et internationale, démographie et société, environnement et ressources, économie et finances, progrès technologiques, etc.

La prospective est un apprentissage en continu. C’est pourquoi le commanditaire de l’étude, je l’appelle l’organisation apprenante. Pour elle on va créer les conditions d’une exploration, d’une enquête au sujet des futurs possibles. On rompt avec l’idée qu’il n’y aurait qu’un seul futur. C’est-à-dire que nous restons bel et bien acteurs de notre avenir.

Autour de l’organisation apprenante, il y a tous les acteurs avec lesquels elle entretient un rapport direct et qui vont interagir avec elle. C’est l’environnement transactionnel direct. On parle également d’écosystème. Par exemple à Genève l’action sociale est un écosystème où on trouve l’Hospice général et bien d’autres acteurs qui interagissent mais qui tous, subissent des forces politiques, économiques avec lesquelles il doit composer.

Enfin, comme son nom l’indique, l’environnement contextuel est constitué de forces qui façonnent l’environnement ambiant et sur lesquelles on n’a pas de prises directes.

La mise en pratique

La prospective, comment ça marche? Partie 1
La prospective, comment ça marche? Partie 2

Comment imaginer les scénarios et ne pas s’en tenir aux seuls critères auxquels nous sommes attentifs ?

Quels types de profils sont impliqués dans ce type de démarches ? Le terrain est-il concerté ?

A consulter:

latelierdesfuturs.org

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Bienvenue au Mois de l’innovation sociale ouverte

Du 19 avril au 14 mai 2021

Le MISO, c’est quatre semaines durant lesquelles nous invitons partenaires, organisations, citoyens à partager leurs savoirs et expériences autour de thématiques clés :

Une semaine égale une thématique : découvrez le détail de ces événements sur nos pages spéciales MISO.

Le programme complet et les inscriptions au MISO sont accessibles sur : https://evdr.co/miso2021
MISO 2021, ON VOUS ATTEND !

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Le site du SocialUp fait peau neuve

Bienvenue sur le nouveau site du SocialUp !
Il accompagne le lancement de notre nouvelle initiative, le Mois de l’innovation sociale ouverte, plus familièrement surnommé MISO, qui aura lieu du 19 avril au 14 mai 2021.

Pourquoi un nouveau site ? Parce que la technologie, en l’occurrence WordPress, a évolué. Parce que nous avons souhaité une maquette plus simple, offrant plus de liberté aux rédacteurs pour structurer leurs pages selon leurs besoins et pour le plaisir des internautes.

Dans un premier temps, nous le développons autour des événements que nous vous proposons, à vous ainsi qu’à nos partenaires ! Et peu à peu nous l’enrichirons des contenus, des histoires, des rencontres nés au détour de ces événements. Notre ambition n’a pas changé, notre manifeste reste le même : nous demeurons profondément convaincus que c’est ensemble que nous pouvons trouver des solutions pragmatiques et viables face aux défis sociétaux et sociaux.

C’est d’ailleurs pour cela que nous lançons le MISO, quatre semaines durant lesquelles nous invitons partenaires, organisations, citoyens à partager leurs savoirs et expériences autour de thématiques clés : LAB d’innovation sociale ouverte, Insertion sociale et professionnelle, Santé et social, Développement du pouvoir d’agir. Le programme se construit peu à peu… Nous vous en dirons bientôt plus.

MISO 2021, On vous attend !

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